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Depuis quelques jours, je palabre avec un ami sur la question de l'égalité. Est-ce que le terme "égalité" est utilisé abusivement? (en particulier par les féministes, selon lui) Est-ce que ce terme a une réalité? Peut-on être égaux tout en étant différents? Tout ceci m'a beaucoup fait réfléchir et m'a permis d'élaborer des distinctions que je trouve intéressantes et que je pense pouvoir être dignes d'être mises par écrit ici pour être soumises à la discussion...
D'abord, il me semble que la notion d'égalité est effectivement une notion très floue et qu'il faut la clarifier. Nous devons distinguer l'égalité numérique, du type de l'égalité qu'il existe entre 2+2 et 4, d'une égalité qualitative. L'égalité numérique est une sorte d'identité: les deux parties égales sont exactement identiques et ne peuvent se distinguer (au mieux) que numériquement, c'est-à-dire qu'il y a deux parties et non pas une seule, mais ces parties sont absoluement interchangeables, chacune pouvant prendre l'une et l'autre place. De l'autre côté, l'égalité qualitative, que nous pouvons également appeler équité ne permet pas une telle identification, nous devons nous situer, pour la comprendre à un tout autre niveau, c'est-à-dire que nous ne pouvons pas simplement considérer les deux parties égales de manière brutes, mais nous devons considérer plus profondément ce qu'elles sont l'une et l'autre. La différence réelle est admise dans l'égalité qualitative, mais non dans l'égalité quantitative qui ne permet qu'une différence de sens tout au plus (il s'agit de sens différents lorsqu'on dit 2+2 et lorsqu'on dit 4: le premier pourrait signifier qu'il s'agit de deux parties distinctes, par exemple...). L'égalité numérique et quantitative requiert une identité tandis que l'égalité qualitative ne l'impose pas.
Ceci étant, penchons-nous sur la question de l'égalité entre hommes et femmes. Souvent, la question de l'égalité est soulevée par des mouvements féministes et ces derniers ont là un grand mérite car en tant qu'homme, c'est très facile de se sentir "supérieur" et de ne pas avoir envie d'avoir plus de concurrence (ben oui, si les femmes et les hommes sont égaux, il y aura plus de gens sur le marché, et donc, plus de concurrence directe, pour une carrière, par exemple). Bref, revenons à nos moutons. Les hommes et les femmes sont des êtres très différents en ce qui concerne leur apparence physique d'abord, le fonctionnement de leur cerveau (paraît-il!), la psychologie et beaucoup d'autres choses encore... Hommes et femmes ne sont pas identiques, c'est un fait! L'égalité dont parle la Déclaration universelle des droits de l'homme ne peut pas être considérée comme une égalité quantitative. Si tel était le cas, il faudrait que l'homme puisse porter un enfant dans son ventre, l'allaiter ou je ne sais quoi de ce genre. Or, il me semble que ceci est totalement absurde! Il faut ainsi considérer l'égalité à un autre plan, et je pense ici tout particulièrement à l'égalité qualitative dont je parlais plus haut. Comment considérer cette équité et quelles en sont ses conséquences en pratique? Il me semble important, pour la réflexion (et non pour l'action), de partir du général pour parvenir au particulier. L'égalité qualitative n'est pas une identité, nous l'avons dit, elle est bien plutôt une égalité d'un autre niveau. L'identité doit se situer à un niveau métaphysique et, par exemple, pour l'homme et la femme, il se situe au niveau de l'humanité et se considère du point de vue de la dignité humaine (me semble-t-il). Un homme et une femme ne sont pas plus dignes l'un que l'autre, ils jouissent d'une même dignité liée à leur humanité. Cette dignité est quantitativement identique qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme (pour autant qu'on puisse parler de quantité de dignité; nous devrions plutôt parler d'identité qualitative, d'où la notion d'égalité qualitative!). Cette égalité d'humanité et de dignité a de nombreuses conséquences pratiques et on y trouve en particulier nombre de revendications féministes. En effet, l'égale dignité implique une égale valeur morale. Si nous considérons deux personnes dont la valeur morale est la même, nous ne devrions choisir entre ces deux qu'en fonction de leurs compétences propres. C'est là qu'intervient la possibilité de la différence: l'homme et la femme n'ont pas les mêmes compétences, par exemple, au sein de la famille (une femme ne peut pas être papa, un homme ne peut pas être maman...), mais par contre, ils ont les mêmes compétences du point de vue de l'emploi ou d'autres choses concrètes (p. ex., un homme a aussi la compétence de rester à la maison pour s'occuper des enfants...).
Egaux malgré les différences, c'est bien là qu'il faut chercher, selon moi, la notion d'égalité entre hommes et femmes! L'égalité matérielle et quantitative n'est pas envisageable, considérons donc l'égalité qualitative, l'équité, dans toute son ampleur, mais il faudra encore pas mal de travail sur la mentalité populaire pour y parvenir...
Les réactions à cet article :
stupidchick |
BRAVO!!!! BRAVO!!! Ton article est absolument génial, je vote pour toi. D'autant plus qu'il est écrit par un homme (enfin je crois???) Loin de moi l'idée de faire du sexisme primaire mais c'est vrai que les hommes semblent souvent peu concernés par le sujet. Les femmes, les hommes, l'égalité, les féminismes... Je crois que c'est avant tout la question du choix qui se pose. Et ça, oui, je serai bien contente quand les hommes pourront choisir de rester à la maison s'occuper des enfants sans être jugé par la société... Merci encore Répondre à ce commentaire
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newton 04-04-05
à 17:31 |
Re:Eh oui, c'est bien un homme qui a écrit cet article... ;-) Comme quoi tout est possible! En tous cas, je lutte pour l'égalité entre hommes et femmes (je n'aime pas trop le terme de "égalité des sexes", je trouve que ça limite un peu beaucoup les hommes et les femmes...). Malheureusement, c'est encore perçu comme bizarre, mais bon, nous allons faire changer tout ça par notre comportement, par notre manière d'agir! Je suis sûr que c'est possible! Et finalement, si on ne s'opposait pas au jugement de la société (du moins parfois), on ne ferait jamais rien changer...
Bonne fin de journée! Répondre à ce commentaire
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à 17:25