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Le journal de Newton

Le vocabulaire est un riche pâturage de mots. (Homère, Illiade)


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Plaidoyer pour les mots
J'ai décidé d'écrire juste pour écrire, pour photographier quelques mots sur cette page. Je ne souhaite pas partager avec le lecteur mes sentiments les plus profond, je ne souhaite rien de ces quelques mots, de ces quelques phrases... Est-ce là le propre de l'écriture ou de la mauvaise écriture? L'écriture... Aligner et faire se succéder des mots, des lettres, des signes. Leur donner un sens.

Mais alors, qu'est-ce qui différencie un style balbutiant d'un style d'auteur? Ce ne sont pas seulement les erreurs qui peuvent être repérées au fil des lignes dans un style balbutiant: un bon auteur doit pouvoir transformer la langue à sa guise, pour faire vivre au lecteur un autre monde. Nul besoin de changer toute une langue, juste quelques lettres, parfois et lorsque la nécessité ne peut qu'être constatée. Je pense en ce moment à Erik Orsenna, à ses deux livres sur les mots ("La grammaire est une chanson douce" et "Les chevaliers du subjonctif"). Dans ces deux ouvrages, chacun peut regarder la vie des mots: il fait là comme une dissection de ce que vivent les auteurs, les vrais auteurs.

Donner vie aux mots. N'est-ce pas là que se situe essentiellement le fait d'être un auteur, de pouvoir l'être, de le devenir? Donner vie aux mots, les laisser s'exprimer à leur gré en ne leur donnant pour contrainte que les seules mains de l'auteur, n'est-ce pas là le secret du grand écrivain? Oublier le monde, oublier le style, ne pas chercher à impressionner et écrire juste pour les mots, pour qu'ils prennent vie et osent vivre par les mains de quelqu'un.

Aujourd'hui, les pseudo-auteurs se multiplient (et ne parlons pas des ouvrages scientifiques où les mots sont réduits en esclavage), mettant au service de leur propre égo ces mots qui ne demandaient pas à être connus, qui ne demandaient rien, si ce n'est le respect de leur propre volonté. Aujourd'hui, les mots sont devenus communs, on les entend sans chercher à les écouter, on les voit sans chercher à les regarder, on les dessine sans chercher à les laisser être ce qu'ils sont...

Heureusement, certains osent encore laisser vivre les mots, certains osent encore se laisser aller à prêter leurs mains, leurs doigts pour laisser vivre les mots, pour leur donner la joie de l'émotion qu'ils peuvent susciter en l'autre, pour leur donner l'occasion d'être le trait d'union entre deux êtres qui ne se connaissent peut-être pas.

Merci à celles et ceux qui savent donner vie aux mots.
Merci (sur les jouebs que je connais) à Aliena et Songe pour nous laisser vivre les mots...
Article de newton, à 09:11 dans la rubrique "Histoires vivantes".
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Les réactions à cet article :

 
Songe
Songe
20-06-07
à 03:18

Je me sens parfois un peu honteux de voir que le temps me vole non seulement les mots que je souhaite déposer chez moi mais surtout ceux avec lesquels j'aimerais témoigner une pensée amicale. Je m'étais pourtant promis de te répondre et je vois que quatre mois sont passés ...

Je te remercie de cette note dédiée Newton et si je n'oserais pas prétendre faire partie des auteurs de cette époque, je te suis reconnaissant d'avoir pensé à moi pour cette belle dédicace à l'écriture. Je partage ton sentiment qu'il est nécessaire de conserver l'humilité à l'acte d'écriture. L'humilité et l'incarnation dans le verbe : vivre l'écrit pleinement, passionnément ...

Au plaisir de te relire un jour où la vie t'en laissera le temps, car j'imagine que comme moi tu dois le voir défiler furieusement et inlassablement.

Songe
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newton
newton
19-08-07
à 20:46

Re:

Merci beaucoup pour ton commentaire, mon cher Songe! Cela me fait très plaisir. Je n'ai pas beaucoup passé par là, mais je vais revenir... ;-)
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