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Le journal de Newton

Nul ne skie assez doucement pour glisser sans laisser de traces. (M. Heidegger, Introduction à la Métaphysique)


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Bio, vous avez dit "bio"?

Depuis quelques mois, mon épouse et moi avons décidé de faire bien plus attention à notre mode de vie et nous avons décidé d'opter pour un mode plus "bio". Nous ne sommes pas des absolutistes qui ne côtoieraient que des éléments "bio", mais nous faisons simplement un peu attention à ce que nous achetons, à comment nous vivons et consommons. L'idée de cette petite réflexion m'est venue parce qu'à plusieurs reprises, je n'arrivais pas à comprendre une connaissance qui ne fait que répéter qu'il faut faire attention à ce qu'on mange, que tel truc augmente les risques de maladie, que le bio ceci, que le bio cela, etc. En même temps, cette personne (oui oui, une seule et même personne) dit ne pas aimer les arbres ("ça ne sert à rien"), ne pas aimer les plantes dans un jardin, ne pas vouloir de meubles en bois, et j'en passe. Du coup, c'était un mystère pour moi que de comprendre son raisonnement. Mon épouse me disant "tu sais, p'tit mari, c'est un truc à la mode le bio et elle ne parle "bio" que pour ce qui l'arrange...", je me suis posé la question de savoir ce que voulait dire le terme "bio" pour moi et quelles conséquences cela entraînait dans ma vie de tous les jours.

Il me semble que le "bio" se décline dans toute la vie pour qu'il ait un sens, sans se limiter à la nourriture; le "bio", ce doit être une attitude guidée par le respect de l'autre, le respect de l'environnement et le respect de soi.
Commençons par le respect de l'autre. Serait-ce compatible avec le "bio" d'acheter n'importe quoi, sans se soucier de celui qui l'a fabriqué ou transformé? Il me semble que l'une des base du "bio à la mode", c'est d'éviter de surcharger la nature. L'humain ne fait-il pas partie de la nature? Il est évident que oui: il fait partie de ce monde. Le fait d'éviter de surcharger la nature touche donc également l'humain et en particulier chaque homme et chaque femme: en se choisissant un mode de vie "bio" nous nous devons donc de respecter tout un chacun, quel qu'il soit. Ainsi, le "bio" implique de faire attention aux habits qu'on achète, par exemple: nous achèterons plus volontiers un jean en coton bio qu'un jean en coton "industriel" pour autant que le choix soit possible: il arrive quand même souvent que nous n'ayons pas le choix entre un pantalon "coton bio" et un pantalon "normal"; il arrive aussi que le budget ne permette pas de choisir un pantalon "coton bio" et dans ce cas, nous ne pouvons pas non plus nous priver de l'essentiel pour prendre un pantalon "bio" (après, il faut peut-être se poser la question du nombre de pantalon, de la quantité de chemises ou de chaussettes, etc.).
Avant de passer au respect de soi, parlons du respect de l'environnement. C'est certainement l'aspect le plus commun et le plus connu du "bio": une culture bio, c'est une culture qui n'use pas de produits chimiques, pas de produits non naturels, ou alors dans une quantité complètement négligeable. Faut-il donc s'arrêter à cette présentation si étriquée? Ne faut-il pas plutôt opter pour un "bio" plus complet, plus respecteux de l'environnement? Ne s'agirait-il pas plutôt de se positionner globalement face à l'environnement? Le "bio", c'est aussi penser à l'orgine de nos produits: pourquoi acheter des melons du Panama alors qu'il nous faut simplement patienter quelques mois avant qu'ils ne poussent dans nos contrées européennes? pourquoi demander à l'industrie de nous importer par avion ou par bateaux-benne tant de produits qui pourraient être produits par notre voisin paysan? La question se pose finalement aussi pour nos vacances: le départ systématique dans des îles lointaines n'est-il pas une pollution inutile? Je ne dénigre pas les vacances au soleil, certains en ont sûrement besoin et il faut qu'ils le fassent, mais ne pourrions-nous pas prendre des vacances plus proches en profitant de la nature qui nous est donnée et de l'infrastructure qu'on nous met à disposition (transports publics par exemple).
On en arrive au respect de soi. C'est aussi un élément essentiel parce que si l'on ne se respecte pas soi-même, il sera très difficile de respecter les autres: penser à soi, c'est apprendre à penser à l'autre. C'est là qu'arrivent les limites au "bio": on ne peut pas faire du "100% bio", de la casserole à la carotte, du lit à l'armoire et du train au vélo si l'on ne tient pas compte de soi-même. Le "bio" a les limites que nous lui imposons et un certain confort est tout de même nécessaire pour avoir un "mode de vie bio" qui soit sain. Comme je le disais avant, il n'est pas imaginable (pour moi du moins) de devoir se priver de nourriture pendant quelques jours sous prétexte que le prix de mon pantalon dépassait le budget, mais que c'était le pantalon "bio" le moins cher. Là, le "bio" perdrait pour moi tout son sens: il oublierait l'humain que je suis.

Le "bio", ce n'est certainement pas la facilité, mais c'est un mode de vie qu'il peut être bon de choisir. Il y a lieu de déterminer quelques limites entre le confort et le budget, entre la volonté de vivre avec la nature et la volonté de vivre tout court. Il y a des choses simples: avoir son propre jardin, si cela est possible, et cultiver ses propres légumes, faire soi-même les sauces, prendre une salade entière au magasin plutôt que celles qui sont déjà toutes prêtes en magasin. Il y a des choses plus difficile parce qu'elles demandent d'être attentifs à tout instant: regarder la provenance de nos achats (évaluer si nous avons vraiment un intérêt à acheter cet objet-là), observer le rythme de la nature, favoriser les industries et les agriculteurs de sa région, choisir les moyens de transport les plus respectueux possibles, favoriser des vacances "tranquilles" et "proches" (en réservant les voyages plus lointains pur des occasions particulières, par exemple).
Pour nous, le "bio", ça a commencé avec notre lit, fabriqué par un artisan de la région, sans clous ni vis, en bois, avec un matelas sans ferraille, uniquement avec des éléments les moins travaillés possibles. Ensuite, ça a été la nourriture à laquelle nous faisons attention (provenance, mode de production). C'est aussi la lessive avec des noix de lavage, procurant un savon 100% naturel (là, reste la question du transport: ne serait-il pas plus judicieux de revenir au bon vieux savon de nos grands-mères? quelle serait la différence?). C'est encore "Notre panier bio" que l'on achète chaque mois (produits de la région de production écologique, directement livrés par une association dont nous faisons partie). Dernièrement, cela s'est aussi manifesté dans les shampoing et produit de douche, entièrement naturels, à base de savon et d'herbes de chez nous. Prochainement, ce sera la mise en place d'un jardin potager (puisque c'est la première année où c'est possible pour nous!).
Nous ne sommes pas fanatiques, nous faisons simplement attention au monde qui nous entoure...


Article de newton, à 18:27 dans la rubrique "Histoires vivantes".
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