Le journal de Newton

Une semaine. Le paradis a duré une semaine... J'ai passé une si belle semaine avec elle, je crois avoir gravé chaque instant de ce temps dans mon corps et dans ma mémoire. Elle est revenue mercredi dernier, elle est repartie ce matin. L'aéroport de Zürich fut le théâtre de moments inoubliablement heureux de retrouvailles tant attendues et de larmes de tristesse si redoutées... Elle était là, chez nous, et soudain, cet ici se retrouve vide, elle me regarde à nouveau depuis ces photos disposées sur le bureau...

Cette semaine a été magnifique. J'attendais ces quelques jours depuis qu'elle m'avait annoncé qu'elle voulait rentrer, avec quelques doutes parfois: peut-être ne rentrera-t-elle pas? Mais elle était là, à l'aéroport de Zürich, il y a juste une semaine, son visage s'est illuminé en me voyant, nous nous sommes regardés, nous nous sommes pris dans les bras, nous nous étions enfin retrouvés... enfin!!!! La semaine qui a suivi était magnifique, c'était un autre monde, c'était si beau, si merveilleux, c'était un coin de paradis sur terre. Nous avons été un peu malade à tour de rôle, mais rien de bien grave et surtout rien pour atténuer notre joie de nous retrouver pour ces quelques jours... C'était beau, c'était magnifique, c'était merveilleux... Je me répète, mais ça m'est égal, j'ai gravé en mon coeur ces instants qui reviennent en écho. L'écho, c'est la résonnance d'un son qui revient alors que ce dernier n'est déjà plus... J'aime entendre l'écho dans les montagnes, j'aime entendre l'écho de ces moments de bonheur intense... Maintenant, ne subsiste plus que l'écho, certes, mais le son est encore bien réel, il n'est pas seulement imaginaire! Même si on a l'impression que ce n'est que du passé, c'est bien du présent! Même si l'absence est difficile, même si cette absence pèse, même si cette absence rend triste ou mélancolique, éventuellement nostalgique de ces jours passés ensemble, j'aimerais qu'elle puisse être constructrice, j'aimerais qu'elle puisse me faire grandir dans cet amour que je sens de plus en plus fort, dans ce sentiment d'union qui est toujours plus profond! Et je suis sûr que nous pouvons faire quelque chose de cette absence, de cette douleur, même si ce n'est pas du tout facile, même si ça fait mal... Est-ce un simple hasard que douleur et douceur n'aient qu'une seul lettre de différence? Il y eut tant de douceur ces jours passés et elle fait place maintenant à la douleur, me répondra-t-on peut-être. Moi, je veux croire que la douleur d'aujourd'hui fait grandir la douceur de ce soir, la douceur de demain, ce sentiment indicible et incompréhensible qui nous unit, elle et moi... Oui, la douceur est notre guide, et je veux me laisser guider par elle... Pourquoi toujours penser que la vie est dure? Pourquoi ne pas plutôt oser écouter l'écho et se laisser envahir par sa douceur? L'écho n'est pas quelque chose de passé, mais la répercussion actuelle de moments vécus... Je suis peut-être idéaliste, mais qu'importe...

J'aimerais vivre encore des milliers d'années pour trouver un mot qui puisse convenir, des centaines de millénaires pour partir à la recherche de cette pierre précieuse à l'image de son coeur... Mais les mots sauraient-ils suffire? Cette pierre ne serait-elle pas qu'un pâle reflet de ce coeur d'or qui bat dans sa poitrine? Je rêve de pouvoir toucher un instant les mots qui sauraient lui dire comme elle compte pour moi, qui sauraient lui dire combien je l'aime, qui sauraient ne pas enfermer les sentiment derrière ces lettres qui ne traduiront jamais l'entier de ce que je ressens. Je me réjouis de la retrouver pour quelques jours pour pouvoir à nouveau lui dire tout ce que mon coeur veut lui transmettre sans être retenu par les mots, sans être retenu par l'apparence des caractères, mais en allant à l'essentiel, à l'être plutôt qu'au paraître... Je me réjouis d'aller avec elle marcher quelques jours, de nous retrouver dans la nature, tous les deux...