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Le journal de Newton

Laisser parler nos coeurs sans rien dire. (Y. Duteil)


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Quelle vérité choisir?

Voilà que depuis quelques semaines (mois?), je suis plus ou moins à fond dans les théories de la vérité (j'en ai choisi arbitrairement quatre), du point de vue philosophique. J'arrive bientôt au bout de mon exploration de quatre de ces mondes un peu particuliers que sont les théories de la vérité. Arrivé à ce point de mon étude, les questions arrivent un peu rapidement (peut-être trop), et il y a en particulier une question qui me tracasse l'esprit... Cette question est pourtant bien simple, mais la réponse l'est un peu moins. Quel pourrait être le critère pertinent pour accepter l'une de ces théories plutôt qu'une autre?

Comme ça, sur le champ, je ne sais que répondre, mais j'aimerais mener une petite réflexion pour vous la soumettre (si vous le voulez bien...). La théorie la plus commune et la plus proche de ce qu'on appelle le 'sens commun' est certainement la théorie de la correspondance (c'est d'ailleurs cette théorie qui, historiquement, a vu le jour en premier et a été le plus soutenue). Dans cette théorie de la vérité-correspondance, la vérité consiste (simplement?) en l'adéquation de la proposition à ce qui est effectivement dans le monde, c'est le fameux adage latin adequatio res et intellectus. Ensuite, il y a la théorie de la vérité comme cohérence, un peu plus éloignée du sens commun, plus ou moins d'ailleurs, qui définit la vérité comme une cohérence: une phrase vraie est vraie parce qu'elle s'insère dans un système de pensée cohérent. Enfin, il y a deux théories un peu plus éloignées du sens commun, à savoir le pragmatisme et le vérificationnisme. A l'intérieur de ces théories, on définit la vérité de manière beaucoup plus concrète, il ne s'agit nullement de rapport avec le monde ou quelque chose comme ça, mais une phrase est vraie pour autant qu'elle ait une conséquence pratique dans la réalité (pragmatisme) ou qu'elle puisse être vérifiée dans le monde (vérificationnisme). Voilà pour une très brève présentation de ces quatre théories de la vérité. Il faut savoir que cette présentation est beaucoup trop lacunaire, mais je ne peux pas m'y étendre. Peut-être est-ce que chacune des théories fera l'objet d'un article ces prochains temps? je n'en sais rien... Comme je n'ai pas vraiment présenté ces théories, je ne vais pas entrer dans les objections qu'on peut leur opposer ou les avantages qu'elles peuvent présenter. Sachez seulement que chacune de ces théories a des raisons de quémander la première place et chacune a également de nombreuses raison de renvoyer les autres au placard...

Ceci étant, je peux en venir proprement à la question que je posais au début... Existe-t-il un critère pertinent pour choisir l'une des théories plutôt qu'une autre? D'emblée, j'aurais envie de reformuler la question de manière un peu satirique: Y a-t-il une vraie théorie de la vérité? Je crois que cette reformulation en dit long sur la question qui est la nôtre: en effet, il faudrait une théorie pour définir la vérité de la théorie de la vérité, ou alors, il faut qu'elle s'autodéfinisse, mais ceci est impossible (c'est Gödel qui l'a démontré dans son théorème de l'incomplétude, mais je ne peux pas entrer dans les détails... si quelqu'un est intéressé, il y a un livre très pédagogique de Raymond Smullyan dont le titre est les théorèmes d'incomplétude de Gödel). Il ne peut donc pas y avoir de vraie théorie de la vérité. Il nous faut en effet stipuler et accepter pas mal d'hypothèses pour entrer dans l'une ou l'autre de ces théories dont je vous parlais précédemment. Mais alors, est-ce que les théories de la vérité seraient relatives les unes par rapport aux autres? Nous ne pouvons pas aller jusque là. Cependant, peut-être en suivant un peu Hegel, on pourrait imaginer que toutes les théories de la vérité se contredisant mèneraient dialectiquement à une seule théorie de la vérité synthéthique et qui ne présenterait aucun défaut... Ceci n'est de nouveau pas possible en fonction de ce que nous avons dit plus haut. Certes, les diverses théories de la vérité se complètent et se contredisent en certains points, mais elles cherchent toutes à définir le même concept. A partir de là, nous pouvons savoir que, nous attelant à l'une ou à l'autre de ces théories, nous nous dirigerons d'une manière ou d'une autre, de manière imparfaite, vers une théorie satisfaisante de la vérité.

Mais alors, quelle vérité choisir? quelle théorie de la vérité accepter? Est-ce qu'il faut aller au plus près du sens commun? Faut-il plutôt chercher complètement ailleurs et définir des champs d'application de chacune des théories? Faut-il un définir un critère de compréhensibilité?
Ces questions restent pour moi ouvertes. Toutefois, il est essentiel, selon moi et dans le cadre de mon travail, qu'une théorie de la vérité soit accessible à tout un chacun (sans quoi elle n'a pas vraiment sens dans le cadre d'une procédure pénale), c'est à dire qu'elle soit compréhensible. Nous pouvons aussi définir des champs d'application: on peut voir une vérité objective vers laquelle on tend (celle recherchée par le juge et en principe par le ministère publique) et celle de l'accusé (une vérité plus subjective). Nous pouvons donc distinguer plusieurs théories de la vérité dans un même code, mais elles couvrent alors des champs différents qui se complètent parfois. Pour conclure, il semble quand même que nous n'avons pas besoin réellement de choisir, tout en sachant que le critère du sens commun (dans le cadre de mon travail, pas forcément en général) est essentiel et ne doit pas être perdu de vue.

Article de newton, à 18:17 dans la rubrique "Philosophie".
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