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Comme annoncé dans le commentaire à l'article d'Aliena, j'ai pensé à faire un article sur la culpabilité en droit pénal, et en particulier sur la question de l'utilité de punir un coupable. Le titre annoncé, "des coupables innocents", fait allusion à la conséquence annoncé de l'identité des bateaux de Thésée B1 et B3, mais non B1 et B2 (Cf. article d'Aliena).
Il me faut donc tenter, dans un premier temps, d'expliquer un peu la problématique. Tout d'abord, il faut présenter un peu une théorie générale de l'utilité de la peine dans notre bon vieux monde européen occidental (même si la Suisse n'est pas politiquement dans l'UE, elle est quand même bien européenne dans les idées...) La peine a eu essentiellement trois aspects, à savoir l'amélioration (l'éducation) du coupable, l'exemple pour que d'autres ne commettent pas les crimes en question et enfin le châtiment pour le crime commis. Dans la théorie pénale, seule le premier de ces trois aspects a été conservé. En effet, la notion d'exemple est venue se greffet plutôt sur la loi pénale plutôt que sur l'exécution (celle-ci étant devenue bien plus discrète au fil du temps, jusqu'à aller se réfugier derrière de gros murs pour qu'on ne puisse plus rien voir, laissant à ces gens l'anonymat. Le seul reliquat de l'exemple réside dans la médiatisation des procès et des sentences, celui-ci n'appartient donc plus à la justice, mais aux journaux, aux radios et aux télévisions... Concernant le troisième, on s'est rendu compte vers le 19e siècle que le châtiment corporel n'était pas vraiment idéal, celui-ci n'atteignant pas souvent le but recherché, à savoir que le coupable ne recommence pas...
Prenons un exemple très concret. Je me souviens du cas de M. Erhard Loretan, un guide de montagne suisse, qui avait accidentellement tué son enfant en essayant de le calmer (il l'avait secoué...). Je n'entre pas dans la discussion de savoir s'il était en droit de le faire ou non. Toujours est-il que cet homme, très connu en Suisse, a été très touché par la mort qu'il avait provoquée, cela l'a fait beaucoup souffrir. Or, le code pénal suisse prévoit (à l'art. 66bis, je crois), et les codes européens en général doivent aussi le prévoir, que si le juge estime que le coupable a déjà eu une assez grande peine (physique, morale ou une peine quelconque), il peut renoncer à lui infliger une peine. Ceci entre bien dans ce que j'expliquais au niveau de l'optique de la correction du coupable. M. Loretan, lui, n'avait presque pas d'espoir de s'en tirer avec cet art. 66bis, parce qu'il était malheureusement pour lui trop célèbre et donc, les médias se sont jetés sur l'affaire. Pour montrer que la justice est efficace et juste (c'est là mon interprétation personnelle et ironique), les juges chargés de l'affaire lui ont infligé une peine de quelques mois de prison avec sursis. Est-ce donc bien juste? La peine précédente, celle qui a résulté immédiatement de son acte, à savoir la mort de son enfant, n'était-elle pas suffisante pour lui faire comprendre que ce n'était pas quelque chose à faire? Et si les médias n'étaient pas intervenus dans ce procès, aurait-il pu n'avoir aucune peine??? Ceci amène la question très importante de savoir quel est la place des médias dans la justice: influencent-ils la justice et de quel droit?
Pour moi, je le dis tout de suite, je trouve cela scandaleux, et je pense que la justice aurait bien à ne pas se soucier de l'opinion des gens pour juger quelqu'un... On pourrait même dire que cela va dans le sens de la présomption d'innocence, mais ce sujet sera pour une autre fois, pour un autre article...
Les réactions à cet article :
hiphopforever44 |
Et pourtant, il y a pire ...Alors là, je suis tout à fait d'accord. Mais tu oublies aussi la force de la pression gouvernementale, trè importante, il faut l'avouer et cesser de ce le cacher, sur les jujements ...
Mais il y a plus important. Et là, je m'écarte plus ou moins du sujet, mais f'aimerai attirer ton attention sur un autre problème de la justice : qui peut prétendre être qualifié pour juger son prochain ? je trouve très prétentieux de ce permettre de juger un homme, de le donner coupable ou non, de lui infliger une sentence. "y'a que Dieu qui peut me juger" (Sniper). Pour repartir dans mon délir utopique, pourquoi l'homme ne pourrait-il pas ce juger ? Instaurer des juges, c'est déléger non seulement le pouvoir de juger, mais aussi le devoir de juger, et donc le sens de la responsabilité. Si les hommes ont besoin de la loi pour ce canaliser, c'est parce qu'ils ont la loi pour les canaliser. Et donc ils n'ont pas besoin de le faire eux-même. Si au lieu d'apprendre aux enfants à avoir peur de la loi, ont leur aprennait à réfléchir, si on leur inculcait le respect plutot que la peur de la loi, peut-etre tout irait-il meux ? Mais bien sur, c'est utopique ... Il n'enpèche que je rejète toute faculté à juger les autres, comme je rejète toute faculté des autres à me juger. La seule personne qui soit réellement capable de juger qulqu'un, c'est lui-même. Se poser juge, c'est faire preuve d'une autosuffisance coupable. Nul ne devrait avoir ce pouvoir car nul n'en a la capacité Répondre à ce commentaire
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newton 10-09-04
à 17:26 |
Re: Et pourtant, il y a pire ...Dans le fond, je pense que tu as raison, à savoir que seul la personne est vraiment capable de se juger soi-même. Cependant, il me semble que c'est encore un peu idéaliste (L'utopie, de Thomas More, ça devrait te plaire...) Si nous vivons en société et que tout le monde n'est pas aussi honnête qu'il le faudrait, il me semble qu'une justice est absolument nécessaire. Quant à l'action du gouvernement, je crois que ça doit être un peu différent en Suisse: je crois que ça ne passerait jamais que le gouvernement intervienne dans une décision judiciaire... A part ça, la justice ne permet pas à quelqu'un de se poser comme juge, justement, il l'empêche!!! Imagine que sans système judicaire, chacun ferait sa petite justice, ses petit règlements de compte. Le système judiciaire permet justement à la société de juger sans quelqu'un qui se pose comme juge, c'est pour ça qu'il y a souvent un collège de juges ou même un jury!!! Et ainsi, c'est la société et non les personnes qui jugent. Les personnes sont seulement mandatées pour appliquer la loi, rien de plus... Répondre à ce commentaire
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à 13:06