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Le journal de Newton

La proximité de la mort accroît le désir de vivre. (A. Paasilinna, Petits suicides entre amis)


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Tempus habere... tempus tenere!

Le temps passe trop vite. S'engage alors une grande bataille contre lui, mais pourquoi lutter, alors que nous savons bien qu'il est toujours gagnant! Qui a déjà vaincu le temps? qui a déjà eu l'espoir de le vaincre? L'acharnement saura-t-il être un jour vainqueur?

Depuis plusieurs jours, je vois avec angoisse chaque seconde qui passe et j'aimerais découper chacune d'entre elles pour les faire durer bien plus que ce qu'elles ne peuvent. Le temps passe trop vite, c'est certain, le temps passe trop vite lorsque des échéances approchent. Il me vient alors l'idée qu'il va passer tellement lentement dans les derniers jours où j'attendrai impatiemment son retour... Le temps passe trop vite, passe trop lentement. Rarement, le temps se fait discret, faisant en sorte que nous ne le trouvions ni trop lent, ni trop rapide... Finalement, c'est lui qui fait tout, c'est lui qui décide s'il passe vite ou lentement, c'est lui qui a le choix de nous faire accélérer ou ralentir...

Mais bon sang! Ne nous laissons pas faire, il faut prendre le temps, accroche-toi, mon cher! Accroche-toi à cette vague inaccessible du temps, retiens-là même si elle paraît bien plus forte et insurmontable que toi!!! Non, ne sors pas le drapeau blanc, il ne serait que honte face à ce temps si orgueilleux, lui qui n'est finalement qu'éphémère! C'est donc décidé, je ne le laisserai pas faire: je vais profiter de lui, penser que chaque seconde qui passe détruit le temps, celui-ci n'existe finalement jamais plus d'un instant alors que moi, j'existe et c'est tout, j'existe au-delà de lui, et donc, je suis le plus fort!!! C'est donc moi qui aurai le dernier mot, c'est donc moi qui décide!

Désormais, Monsieur le Temps, je te tiens, c'est moi qui t'imposerai ton rythme. C'est mon esprit qui dictera ta conduite... Et je compte bien te faire passer au rythme où je le voudrai durant ces 38 jours restant... Je sais qu'elle me manquera durant les quelque 130 jours où elle sera absente, où elle sera loin de moi, bien que nos coeurs seront tout proches... Ce temps passera vite alors que maintenant, il sera lent!

Finalement, face au temps, deux mots doivent nous venir à la bouche: avoir et tenir. Avoir pour ne pas en manquer, tenir pour ne pas le laisser passer...

Article de newton, à 17:16 dans la rubrique "Histoires vivantes".
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