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Je ne savais pas trop si je voulais mettre cet article dans la catégorie philosophie ou dans la catégorie histoires vivantes. Finalement, j'ai opté pour la première, je vais ainsi aborder la relation du point de vue philosophique à partir de la question du nombre de la relation.
Nous considérons souvent, dans le sens commun, que la relation a toujours lieu entre deux termes: je suis en relation avec quelqu'un d'autre, avec un groupe, X est en relation avec Y. Cependant, Russell propose de changer d'optique. Il propose de voir que la relation est une entité supplémentaire entre X et Y. Cela ne pose pas apparemment de problème ici, mais cela a l'avantage de ne pas limiter la relation à deux entités. Il peut y avoir une relation à trois individus par exemple. Nous pouvons citer le cas de la relation "être entre". Nous avons besoin là de trois noms, de trois objets, à savoir celui qui est entre et ceux qui sont de chaque côtés. Cependant, nous aurions alors quatre éléments pour "X est entre Y et Z": il y aurait X, Y, Z, et la relation. Nous ajoutons donc un élément supplémentaire. Ceci peut poser problème, parce que nous devons nous demander quel type de lien uni les quatre éléments. Dans le cas où la relation n'est pas un élément supplémentaire, elle consitue elle-même le lien entre les premiers. Cependant, si nous considérons qu'elle est un lien, elle ne peut pas unir trois éléments, mais un élément à un groupe formé de deux éléments.
Tout ceci est bien théorique et peut-être un peu compliqué. J'aimerais donner un exemple plus concret. Prenons la relation entre deux personnes. Dans le cas où la relation est une entité supplémentaire, elle survient au moment même où les deux personnes entrent en contact (d'une quelconque manière), elle est comme émergeante (en philosophie, on dit "survenante") par rapport au contact entre les deux personnes. Cependant, du moment où elle est là, il paraît surprenant de dire qu'il y a trois choses: les deux personnes plus la relation. Dans ce cas, il faudrait que chacune des deux personne soit dans un lien particulier avec la relation, qu'elle soit en contact avec la relation. Et comme nous l'avons vu, cela créerait une nouvelle relation. Voilà donc le problème! Nous aurions donc, pour une relation entre deux personnes, une infinité de relations... Je pense que personne ne veut ce genre de conséquence.
Considérons donc que la relation n'est pas une entité supplémentaire, mais qu'elle correspond au contact. De quoi cela peut-il provenir? Qu'est-ce qui fait que deux personnes soient en relation? Un contact est-il nécessairement une relation ou y a-t-il une différence? La relation virtuelle est-elle une vraie relation? peut-elle le devenir? Je vais tenter de répondre à ces questions... sortant plus ou moins de la philosophie.
De quoi la relation provient-elle? Qu'est-ce qui fait que deux personnes soient en relation? Comme nous l'avons vu plus haut, cela semble se produire par le contact même. Cependant, cela semble un peu déficient, parce que nous ne dirions certainement pas que de dire "bonjour" à quelqu'un dans la rue est une forme réelle et complète de relation. Il me semble qu'il y a une notion de don dans le cadre de la relation: don de soi à l'autre, don de l'autre à soi. Mais ne peut-il pas exister une relation "vide"? C'est difficile à dire. Une relation vide serait une sorte de contact sans entités, mais cela n'est pas possible, de manière très claire! Alors ce serait une relation à un seul terme, mais cela ne correspond pas à notre définition de la relation. Si la relation "vide" est ce que nous entendons là, alors elle n'est pas possible. Il n'existe donc pas de relation vide au sens où nous l'avons entendu. Le contact ne peut pas non plus ne comporter qu'un seul terme (ou aucun), les termes sont nécessaires tant au contact qu'à la relation. Cependant, je reviens à la différence entre contact et relation. Je disais prédécemment que la relation impliquait un don que le contact ne comprend pas. Il s'agit là d'une définition de la relation, car de fait, le contact est déjà une forme de relation. Il me semble que nous pouvons donner des degrés à la relation: je n'ai pas la même relation avec mon chien qu'avec mes parents ou avec des gens, il y a des degrés différents comprenant la différence d'implication que peuvent avoir nos corrélationnaires. C'est ainsi que j'aimerais dire que le contact n'est pas une relation pleine: la relation pleine est une relation impliquant un don total de soi (d'une certaine manière). Je n'entre pas ici dans la question de savoir si une telle relation est possible... Nous avons donc répondu aussi à la question de la différence entre contact et relation, il s'agit d'une différence d'intensité.
Encore quelques mots sur la relation "virtuelle". Je crois que la relation virtuelle n'est pas une relation au sens plein du terme: nous nous cachons déjà simplement derrière une identité qui pourrait ne pas être la nôtre (et d'ailleurs, souvent, ne l'est pas). Nous ne pouvons clairement pas donner tout ce que nous sommes derrière un clavier d'ordinateur ou caché derrière des mensonges (ou manquements à la vérité) qui nous construisent une autre silhouette, une image virtuelle (qu'elle soit sur internet ou dans la vie de tous les jours). La densité n'est pas identique à une relation que nous pouvons entretenir avec une personne en chair et en os, avec laquelle on peut s'exprimer sans mot par exemple. Il s'agit certainement d'une relation, mais d'une relation médiatisée et la relation directe n'est qu'avec un ordinateur, ou un serveur central, avec lequel un autre est également en relation. Je crois que nous ne pouvons pas réellement parler de relation directe dans la relation virtuelle, il s'agit plutôt d'une relation indirecte. Je ne nie pas ici qu'elle puisse apporter quelque chose, mais elle n'est pas du même ordre que la relation habituelle...
A méditer, je crois! ...