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Le journal de Newton

Dans la tête des gens, le chemin de Compostelle est un chemin à sens unique. On parle toujours des gens qui y vont, jamais de ceux qui en reviennent. (H. Vincenot, Les étoiles de Compostelle)


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Un monde atomique!
--> La théorie de L. Wittgenstein

A mois de 46 heures de mon dernier examen final, je vous présente un troisième sujet qui concerne encore une vision particulière du monde, mais cette fois-ci la vision de Wittgenstein. Sa vision n'est pas purement épistémique comme celle de Brentano, mais elle est également ontologique (sans négliger pourtant le côté épistémique). Je vous rappelle la question qui était posée pour l'écrit, et je partirai de là pour ma (brève) présentation. Dans le Tractatus, Wittgenstein propose une ontologie atomiste du monde. Expliquez en quoi elle est atomiste. Montrez ensuite les conséquences de l'atomisme de Wittgenstein sur son analyse sémantique du langage.

La première proposition du Tractatus est la phrase suivante: Le monde est tout ce qui a lieu et il ajoute un peu plus loin, c'est-à-dire l'ensemble des faits. Ceci nous donne un point de départ intéressant. Continuons-nous donc en nous demandant qu'est-ce qu'un fait? Le fait est simplement un état-de-choses subsistant (on pourrait donner l'image d'une photographie d'une situation concrète). Et l'état-de-choses, quel est-il? Il est, répond Wittgenstein, une connexion d'objets. Donc, si nous reprenons dans le sens inverse, les objets font partie d'un état-de-choses subsistant qui est un fait et les faits pris ensemble sont le monde. En quoi ceci est-il atomique? Les objets sont simples et non composés et leurs connexions consistuent le monde tel qu'il est! Pour un objet, il est essentiel de faire partie d'un état-de-choses. D'ailleurs, il s'agit d'une propriété interne de l'objet: il ne pourrait pas être sans être partie d'un état-de-choses. La conception du monde chez Wittgenstein est donc proprement une vision atomique du monde en tant que les objets en sont les composants exclusifs. Dans un état-de-choses, les objets sont dans un rapport déterminé les uns par rapport aux autres, et ceci sera important pour le passage au langage.

Tentons maintenant de passer du monde tel qu'il est au langage, car les deux sont liés: la réalité du monde détermine le signe du langage, dit Wittgenstein. Nous avons une certaine appréhension du monde, c'est notre image du monde. Cette image a en commun avec le monde une certaine ressemblance, mais celle-ci ne se laisse pas dire, elle se montre (je ne peux pas ici expliquer les détails de la distinction entre montrer et dire, pensez simplement à un tableau dont on peut saisir la beauté sans pouvoir la décrire...) et cette image, pour être image du monde, doit être une image logique. La logique, en effet, est la forme du monde pour Wittgenstein. L'image logique des faits est la pensée et cette dernière se laisse énoncer dans la proposition. Comme à chaque partie de l'image doit correspondre une partie de ce que j'appelerais l'original, à chaque partie de la proposition (qui est une partie de l'image logique) doit correspondre une partie du monde. Rappelons ici que le monde est l'ensemble des faits qui sont des états de choses subsistants composés d'objets. De même, les pensées vraies sont l'ensemble des propositions complexes qui sont des propositions simples mises ensemble composées de noms. Ainsi, le monde correspond aux pensées vraies, le fait à une proposition complexe, l'état-de-chose à une proposition simple et l'objet à un nom. Nous avons vu plus haut que les objets sont dans un rapport déterminé les uns aux autres et ceci se laisse traduire par une détermination du rapport des noms les uns par rapport aux autres. Je vous passe ici les détails qui me semblent trop complexes (j'aimerais éviter de faire trop long...)

J'aimerais encore parler un peu du rapport de cause à effet. Selon Wittgenstein, ce rapport est d'ordre purement psychologique, et surtout, il est inexistant dans la réalité du monde sensible... En effet, le monde est l'ensemble des faits et ces derniers sont les états-de-choses subsistants. Les faits correspondent aux propositions complexes et les états-de-choses aux propositions simples. Il me semble plus clair d'expliquer l'absence du lien de cause à effet par le biais des propositions simples. Les propositions simples sont données en logique comme p, par exemple. Et de p ne peut suivre qu'une seule proposition, à savoir elle-même, absolument rien d'autre. Il faut bien comprendre qu'en français, une proposition simple comme le soleil brille n'est pas en fait une proposition simple, mais bien une proposition complexe car cette proposition a des conséquences, par exemple que l'athmosphère se réchauffe. La proposition simple n'a aucun rapport avec une autre proposition: aucune proposition n'en suit et elle-même ne suit d'aucune autre, il s'agit d'un donné primitif. Le langage étant image du monde, il en va de même pour le monde.

Voilà pour cette présentation... j'espère que ce sera plus ou moins clair...

Article de newton, à 17:21 dans la rubrique "Philosophie".
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