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Depuis quelques jours, j'ai éventuellement en idée de faire un doctorat sur la vérité, soit au niveau métaphysique, soit en épistémologie. Ce n'est pas vraiment la même chose, puisque la métaphysique s'occupe de ce qui est tandis que l'épistémologie s'occupe de ce qu'on connaît. Cette distinction est bien approximative, mais je ne peux pas entrer dans les détails dans ce joueb.
D'abord, j'aimerais aborder en quelques phrases (cependant, comme vous en avez l'habitude si vous suivez un peu mes textes, la brièveté n'est pas ma principale qualité...) la question de la vérité sur le plan métaphysique. Je n'aborderai que les deux théories les plus intuitives, mais il y en a pourtant bien d'autres. Posons donc la question de savoir "qu'est-ce que la vérité?". Nous avons plusieurs options pour répondre à cette question. La première, et certainement la plus facile, est de dire qu'une phrase est vraie si ce qu'elle dit correspond à ce qui est le cas dans le monde. C'est ce qu'on appelle la théorie de la correspondance. Cette théorie pose des problèmes assez importants pour des phrases que nous utilisons pourtant très fréquemment. Je vous donne un exemple: "Il est possible que le soleil se lève demain matin" ou alors "Il est nécessaire que le soleil se lève demain matin". Sur quoi se base la vérité d'une possibilité? Quelque chose peut en effet être possible sans être vraiment le cas: par exemple, il est possible que le téléphone sonne, même s'il ne sonne pas... Vous voyez donc que cette première théorie pose des problèmes difficiles à résoudre.
Passons donc à une deuxième théorie, celle appelée de la satisfaction. Pour cette théorie, il faut que la proposition satisfasse un certain état-de-choses, c'est-à-dire une organisation particulière du monde. Pour qu'une proposition soit vraie, il faut qu'elle satisfasse un certain état-de-choses qui lui correspond. Ceci n'est pas vraiment évident à expliquer, surtout dans la différence d'avec notre première théorie. En fait, la différence essentielle est l'application à la réalité ou à un état-de-choses. En effet, l'état-de-choses est une construction de l'esprit reposant sur la réalité. Pour appliquer cette théorie à des propositions ayant trait aux modalités (possible, nécessaire), nous pouvons construire des états-de-choses avec quelques modifications, ce qui n'est pas le cas avec la réalité... Vous voyez donc que cette théorie peut résoudre le problème des modalités.
Il faut encore signaler que la théorie de la correspondance peut être appliquée sans aucun problème grâce à la théorie des mondes possibles que j'avais présentée dans les grandes lignes il y a quelques jours (un article dont le titre est: "Les mondes possibles"). En effet, si nous stipulons que d'autres mondes existent, il peuvent être les moyens d'évaluation de la vérité des propositions modales. Cette théorie qui semble un peu farfelue résoud bien des problèmes comme celui-ci par exemple. Ces mondes permettent ainsi d'examiner (grâce à notre intellect) la possibilité, ou alors la nécessité d'une proposition.
Ces deux théories métaphysiques de la vérité ne disent cependant pas ce qui fait que nous puissions savoir qu'une proposition est vraie. C'est là une question proprement épistémique. La question se formule de la manière suivante: "comment sais-je que la proposition est vraie?" Je ne vais pas ici présenter plusieurs théories, mais seulement soulever quelques réflexions. Admettons que je sache que la phrase "Il pleut à Madrid" est vraie. Cependant, j'habite et suis actuellement en Suisse. Comment puis-je savoir que "il pleut à Madrid" est vrai? Notons qu'il n'est pas question pour le moment de savoir ce qui rend la phrase vraie (c'est la question métaphysique), mais bien de savoir ce qui fait que je connais la vérité de la proposition. Dans le cas précis, pour la plupart des gens, ce sera une carte météo, une image "en direct" à la télé, un coup de fil d'un ami en vacances là-bas, etc. N'y étant pas, nous nous fions donc à des paroles d'un tiers qui semblent plausibles. Pour la vérité épistémique, il faut donc un fondement que nous pensons réel afin de poser la connaissance de la vérité. Il faut également que l'informateur soit de bonne foi, puisque nous devons supposer qu'il dit vrai. Imaginez en effet que l'informateur ne dise la vérité qu'une fois sur deux. A la question "sais-tu s'il pleut à Madrid?", il semble que dans ce deuxième cas, nous devions répondre que nous n'en savons rien, bien que l'informateur nous ait dit qu'il pleut à Madrid (n'oublions pas qu'il ment une fois sur deux). La question est la même si nous apprenons l'existence d'un "mauvais génie" dans la chaîne d'information: imaginez que le long de la ligne téléphonique, un "mauvais génie" s'amuse à déconnecter puis reconnecter différentes lignes ou à insérer des informations fausses. Du moment où nous le savons, nous ne pouvons plus dire savoir quelque chose, mais nous sommes forcés d'en douter... La vérité épistémologique est donc bien plus délicate à établir que la vérité du point de vue métaphysique. Ceci est causé essentiellement par un scepticisme qui peut être plus ou moins fondé.
J'espère que tout ça est plus ou moins clair... N'hésitez pas à me soumettre des commentaires, des objections ou des questions! Ce serait chouette!!!