Le journal de Newton

Ça y est, on arrive bientôt à l'échéance du 30 septembre, jour de notre déménagement! :-) J'y pense tout le temps, ces jours, j'ai envie de remplir des sacs, des cartons, de tout empaqueter. Il faut cependant s'armer de patience parce que sans cela, nous risquons d'être assez vite mis à la porte de ce studio à cause des cartons... Je devrai aussi faire une petite cure contre la dépendance à Internet. Plus sérieusement, notre fournisseur d'accès doit modifier une installation et nous n'aurons pas Internet entre le 30 septembre et le 10 octobre... Pas d'internet, pas de joueb, pas d'article, pas de lecture...

Le 30, c'est dans trois jours, je me réjouis tellement d'emménager dans ce "grand chez-nous"! Mais, peut-être paradoxalement, j'ai envie de parler de tout autre chose aujourd'hui, même si ce déménagement habite continuellement mon esprit... J'ai envie de parler de mon grand-papa décédé il y a un peu plus de trois ans. Un grand-papa, comme une grand-maman d'ailleurs, c'est quelqu'un qu'on idéalise souvent, mais peu importe, c'est l'image que j'ai de mes grands-parents qui compte. Si je devais donner un seul mot pour définir ce grand-papa qui est parti il y a trois ans, je dirais que c'est la rose. Il aimait le jardin, et les roses en particulier. C'est lui d'ailleurs qui m'a appris à greffer des roses pour jouer avec leur couleur (je devais avoir 8 ou 10 ans...). La greffe est quelque chose de surprenant: on peut obtenir des roses absolument magnifiques en ne faisant qu'insérer une petite branchette sur une branche d'un rosier existant... Les roses sont magiques, un peu comme ces pique-niques avec lui, au bord du lac, au printemps, devant un petit chalet. Les premières fois, je n'allais pas encore à l'école. Il s'occupait du jardin pour le propriétaire et il me proposait parfois de venir avec lui. Nous partions le matin vers 9h, puis vers 10h - 10h30, il sortait de son sac un petit "10 heures". Nous le mangions alors sur une toute petite table ronde d'extérieur, dont le plateau était fait de petits débris de catelles brillantes, de toutes les couleurs. Cela donnait de jolis dessins, sans aucune forme précise, mais pouvant décrire n'importe quelle forme. Il y a aussi les paniers en osier, tressés. C'était plutôt en automne ou en hiver. Dans son garage, il tressait entièrement ses paniers. Il en faisait je ne sais pas combien, mais j'aimais faire ça avec lui. Il fallait prendre le temps de décider si on le voulait tout brun ou si on voulait des passages blancs, histoire de préparer les osiers... Je regrette un peu aujourd'hui de n'avoir jamais appris avec lui à faire le fond du panier... Il faisait ces paniers pour n'importe qui. Il ne les vendait pas, non, il les donnait. C'était un homme avec le coeur sur la main, un homme qui donnait de sa personne et qui aimait ceux qui l'entouraient. Un grand-papa, ça compte...

Aujourd'hui, j'avais envie de parler de lui parce que j'ai rêvé de lui cette nuit. Je crois que parfois il me manque, mais cette nuit, il est juste venu comme ça, me faire un grand sourire et me dire bonjour. Mes autres grands-parents sont encore en vie et je les estime énormément. Aujourd'hui, j'ai parlé de mon grand-papa qui nous est décédé (il aurait eu d'ailleurs 93 ans il y a quelques jours). Je parlerai peut-être un jour de mes autres grand-parents, je n'en sais rien. Je crois que j'ai la chance d'avoir une famille que j'aime, de mes grands-parents à mon neveux, en passant par mes parents et mes frères et soeur. C'est précieux, cela!