Le journal de Newton

Pendant la semaine qui vient de s'écouler, beaucoup de choses se sont passées. Comme toutes les semaines, évidemment. Cependant, cette semaine, il y a quelque chose qui m'a beaucoup frappé, à savoir l'importance des autres pour pouvoir être vraiment heureux. Ma réflexion a commencé lorsque je revoyais pour mes examens la sixième méditation métaphysique de Descartes (eh oui, la philo n'est jamais bien loin, dans mes journées!).

En fait, Descartes, dans les méditations, explique qu'on peut douter de tout, sauf du "je", sans quoi, il n'y aurait plus de sujet qui puisse être trompé. De plus, ce "je" doit avoir un attribut, et son attribut de base est la pensée... Bref, je ne veux pas faire ici une théorie sur les méditations de Descartes. Là où j'aimerais en venir, c'est que de fait, on peut, pour lui, douter aussi que les autres existent: ils pourraient n'être que des fantômes issus de notre imagination. Cependant, dans la sixième méditation, il dit clairement (et un peu abruptement d'ailleurs) que d'autres "je" en dehors de moi existent, parce que mon imagination ne pourrait pas les poser s'ils n'existaient pas. Enfin, n'entrons pas dans les détails un peu scabreux de ce cher René...

Voilà donc que tout ceci m'a fait beaucoup réfléchir sur l'importance des autres dans la possibilité de ma propre vie heureuse. J'y ai pensé d'abord en lisant les première pages du nouveau livre de Erik Orsenna, Les chevaliers du subjonctif (dont j'ai d'ailleurs mis hier une citation en haut de ma page: Le sourire de Dario était devenu sa force intérieure, sa liberté et aussi son bouclier). Pourquoi est-ce que le sourire d'un autre, à savoir Dario, pouvait rendre heureux Madame Jargonos? Ensuite, je me suis aussi penché sur l'article d'Aliena (le boulot), avec ses "j'aime, j'aime pas". Enfin, il y a aussi eu la découverte du joueb de Evaelle où elle parle de manière très directe de plusieurs "mésavanture". Mais il y a surtout la question soulevée par Aliena dans "Accro?" où elle se dit un peu trop fixée sur l'ordi et qu'elle en oublie d'être avec ceux qu'elle aime...

Voilà un peu d'où m'est venue cette question... J'y ai donc un peu réfléchi et j'y réfléchis encore! Je crois que les autres sont très importants, essentiels dans la possibilité de mon bonheur, même si certains philosophes antiques (Epictète en tête...) pensent que je peux tout changer par mon simple point de vue: les seules choses qui m'affectent sont relatives à mon point de vue. Je pense que certaines choses sont ainsi, des choses relativement lointaines, mais les choses proches, et surtout celles qui ont un rapport avec des gens qui nous sont proches, ces événements-là ne dépendent pas seulement de notre point de vue, et ça peut nous faire beaucoup de mal (je pense en particulier à certaines ruptures, quelle qu'elles soient). Ainsi, l'attitude des gens qui nous entourent et qui nous sont proches n'est pas sans relation à notre vie heureuse. Un regard amoureux, une main prenant la vôtre, une petite caresse sur la joue, un simple baiser sur le front, par exemple, ces petites choses-là ne vous rendent-ils pas heureux? Pour moi, c'est du moins le cas, et j'aimerais dire merci à celle que j'aime pour tous ces gestes affectueux qui me disent sans cesse ce que les mots ne savent dire...