Le journal de Newton

Depuis quelques jours, je nage quelque part entre les espoirs et peut-être les illusions d'un côté, l'attente douloureuse et les retours à la réalité de l'autre. C'est un balancier un peu pénible, mais que je ne peux pas éviter (du moins, c'est mon impression).

Comment faire pour bien faire? Comment être là sans être présent? Comment faire pour que je puisse faire partie de sa vie sans être physiquement près d'elle? Ce sont quelques-unes des questions avec lesquelles je me torture l'esprit et auxquelles je ne trouve pas de réponse. Mais je repense parfois à ce que disait Songe (je crois que c'était une réaction à mon article: "Papa, dis-moi pourquoi..."). Il soulignait l'importance de la réponse dans la manière de poser la question... finalement, la réponse vient avant la question... Là, j'ai des questions, mais peut-être ne sont-elles pas de vraies questions? peut-être ne sont-elles que des parades? Peut-être encore ne sont-elles là que pour montrer autre chose, ce manque de plus en plus fort, cette absence de plus en plus grande... Je n'en sais rien et peut-être n'en saurai-je jamais rien. Il y a ces petites choses qui font que parfois, nous sommes tout proches l'un de l'autre, malgré une séparation physique de 1200 km. Il y a aussi ces petites choses qui font parfois que j'ai l'impression de ne plus faire partie de sa vie... Mais je sais que ce n'est qu'une impression et que ce n'est de loin pas la vérité. Je sais que les sentiments qu'elle a pour moi grandissent jour après jour et que son impatience est aussi grande que la mienne... Je crois surtout que je ne sais pas m'y prendre avec elle, je suis maladroit. Comment puis-je l'aider lorsqu'elle en a besoin? Non, ce n'est pas facile... Est-ce que ce que j'appelle "aide" n'est qu'une illusion? Peut-on vraiment aider à distance? Je crois fondamentalement que oui, mais ce n'est de loin pas évident... et je ne sais souvent pas comment faire. En fait, lorsqu'on est séparés ainsi, l'aide qu'on peut apporter à l'autre dépend en grande partie de l'autre. Ce n'est plus comme lorsqu'on aide quelqu'un en ramassant une pièce qu'il a laissé tombé. Non, là, l'aide est proposée, mais il faut que l'autre veuille bien se laisser aider... Accepter que je ne maîtrise pas tout et ne peux le faire... Voilà mon problème principal... Mais comment faire pour changer ça? Est-ce illusoire de penser pouvoir le changer? N'est-ce pas un idéal louable d'un certain point de vue? J'ai envie de croire que non... Je sais que je m'enfonce encore en disant que non... mais il n'est ni louable de rechercher à tout maîtriser, ni illusoire de penser pouvoir changer. En effet, on peut toujours changer. Une amie m'a d'ailleurs dit un jour que ce qui pouvait faire tenir l'amour, c'est la volonté. Je pense que c'est entièrement juste! A un moment donné, nos chemins se séparent d'une certaine manière, par exemple au niveau professionnel, tout en se consolidant d'un autre côté. La volonté d'union avec l'autre est ce qui permet au lien d'amour d'exister: si elle ne voulait plus de moi, si je ne voulais plus d'elle, ce lien d'amour n'existerait simplement plus...

Bref, plein de questions dans ma tête, des illusions de questions, dans l'espoir de la retrouver bientôt et la certitude d'une histoire toujours à bâtir et dont les plans sont encore (éternellement) provisoires...