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Le journal de Newton

Le vocabulaire est un riche pâturage de mots. (Homère, Illiade)


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Un coupable pas comme les autres

Depuis quelques jours, je manque un peu de m'émerveiller de tout ce qui est beau... Depuis quelques jours, je manque de confiance: confiance en moi, confiance aux autres. Depuis quelques jours, c'est comme si rien ne va autour de moi (même mon lit s'est mis dans la coalition!). Mais ce matin, après avoir conduit mon amoureuse au travail, après avoir parqué la voiture de ma soeur en zone blanche, j'ai assisté à un spectacle merveilleux, marquant, j'en suis sûr, un tournant par rapport à ces quelques jours passés.

Je marchais comme à mon habitude, la tête en bas, perdu dans mes pensées et soudain, je fus transpersé. Une terreur douce m'envahit alors, c'était une tendre cruauté qui ferait changer le monde en une seconde. Je regardai alors le criminel qui osait me déranger dans mes pensées. Il était à ma gauche, enflammé d'une heureuse fureur. Il était là, tout près, mais inatteignable, suscitant par sa beauté une envie que nul ne peut espérer. Avant même d'apparaître, l'auteur de cette aventure avait déjà mis le feu à toute une compagnie de ses collocataires du ciel. C'est alors un feu d'artifice incroyable qui se déroule sous mes yeux: les chaînes majestuesement blanches et sombres deviennent encore plus sombres, une lumière en jaillit et c'est alore tout peut commencer. Les nuages s'enflamment de plus d'ardeur encore, s'ornent de couleurs blanchâtres, laissant ainsi les rouges orangés à notre mémoire. Et voilà que l'accusé se présente: le soleil apparaît, se faisant une place au-dessus des sommets, demandant à ses collocataires de lui faire place.

Tout ceci n'a duré qu'une minute, mais c'était si beau, ce moment a pris une dimension d'éternité. Dans cette atemporalité, je me permets de contempler de loin mes pensées, laissées là sur un chemin de traverses. Je me dis qu'elles sont bien belles, mais elles m'enferment, m'empêchant de contempler les merveilles de notre Monde. Je demande donc à l'accusé, toujours présent, de me regarder, toujours d'aussi loin, je le regarde timidement et ose à peine lui transmettre ma sentence: Coupable! Oui, coupable de m'avoir permis de contempler ce merveilleux spectacle, coupable de m'avoir retiré de ces pensées emprisonnantes, coupable de provoquer en moi un bonheur naturel, coupable de me faire retrouver d'une manière très intense ma douce amoureuse. Faut-il encore fixer ta peine, lui demandai-je. A le regarder, il ne demandait qu'une chose: pouvoir être encore coupable de tels faits, pouvoir encore me reprendre lorsque je ne serai pas dans de bons jours, pouvoir encore me redonner à cette fille merveilleuse que j'aime. Son regard si tendre et si dur ne sied aucune attente, et je lui réponds sur le champ que ce sera donc son dû...

Je me réjouis de te retrouver, toi qui me manques tant en cette matinée...

Article de newton, à 10:25 dans la rubrique "Histoires vivantes".
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Les réactions à cet article :

 
Songe
Songe
03-12-04
à 10:17

Donnez un but précis à la vie, elle perd instantanément son attrait ...

Emil Michel Cioran

Je crois que le meilleur refuge d'un esprit emprisonné par sa conscience est un nihilisme contemplatif : employer sa raison à démonter tous les concepts jusqu'à n'être plus confronté qu'à la pure contingence et trivialité des choses; je crois qu'à ce moment-là tout peut être sujet d'angoisse ou au contraire d'émerveillement sans cause ni finalité, juste une sorte de béatitude.

Malheureusement je suis trop idéaliste pour parvenir à un tel dénuement : dans le même temps où ma raison nihiliste tente de nettoyer tous les a prioris, mes passions idéalistes s'emploient à en recréer à foison; j'espère trouver un de ces jours un juste équilibre qui m'évite de flirter constamment avec les extrêmes opposés, à balancer entre le trop vide et le trop plein.

Ces moments que tu décris sont une heureuse évasion sans laquelle je crains que l'esprit réduit au labeur incessant finirait par ployer et céder ...

Bien à toi

Songe

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newton
newton
04-12-04
à 17:20

Re:

Merci bien pour ton commentaire! Concernant le "frottement", la tension entre idéalisme et nihilisme, c'est vrai qu'il est agréable de trouver un juste équilibre... Parfois, je me demande si un tel équilibre est vraiment possible. Il l'est, et je crois que nous l'expérimentons tous (ou presque) à certains moments, mais malheureusement, ces moments ne sont que des instants qui ne durent pas, qui oublient de prendre le temps d'exister. Il faut donc toujours le rechercher, sans jamais espérer le trouver pour toujours...

Je crois que tout comme toi, j'ai un côté nihiliste et un côté idéaliste. Heureusement que ces moments d'intense bonheur existent pour nous donner de respirer...

Merci encore pour ton commentaire!!!
 
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