Le journal de Newton

J'ai envie de parler un peu de musique aujourd'hui... non pas de musique en général, des genres musicaux que j'apprécie, de ceux que je n'apprécie pas, des chanteurs que j'aime bien et de ceux que je ne supporte pas. J'ai envie de parler plutôt de ma musique, de mon histoire avec la musique: c'est une histoire sans histoire, sans rien de bien croustillant, je vous rassure! ;-)

Lorsque j'étais tout petit (entre 1 et 3 ans environ), je voyais un cousin de ma maman jouer et mettre de l'ambiance avec son accordéon lors de chaque fête de famille: il jouait de tout: des trucs un peu "classique Yvette Horner", des chansons ou plein d'autres choses dont j'ai peine à me souvenir précisément (j'ai quand même l'excuse qu'on se souvient rarement de tout avant trois ans... :-S).
En commençant l'école à quatre ans, j'ai eu envie de faire comme lui, de jouer de l'accordéon, mais mes parents ne l'entendaient pas ainsi, du moins pas tout de suite. J'ai donc commencé la rythmique. C'était le samedi matin à l'école du coin. On devait être une douzaine et on avait tous les mêmes pantouffles de rythmique noires; on faisait plein de choses comme taper en rythme (le rythme était plus ou moins compliqué, selon l'avancement du cours) sur un tambourin en marchant tout autour de la salle; on faisait aussi des exercices de coordination à deux ou trois; on faisait aussi quelques exercices de chant. Je crois que ce sont d'assez bons souvenirs, mais enfin, après une année (ou deux?) de rythmique, il était temps de passer à autre chose. Rebelotte avec mon accordéon, mais ce n'était pas encore le temps: "d'abord, mon enfant, tu dois apprendre la flûte à bec, c'est comme ça pour tous les instruments!"
Ok pour la flûte à bec. Deux ans de cours avec une dame qui ne m'appréciait pas forcément et surtout qui chouchoutait le seul autre garçon du cours (sur six élèves à la fois). On a fait des trucs simples: c'était une introduction au solfège un peu plus poussée que ce qu'on avait à la rythmique. Je me souviens surtout de ma serviette verte (c'était une serviette de grands que mon papa m'avait donnée pour ranger ma flûte et mes cahiers de partitions!). Je me souviens aussi de ces chaises sur lesquelles on nous asseyait (on ne touchait pas par terre). Les cours de flûte ne m'ont pas laissé un souvenir magnifique, mais enfin, c'était une bonne introduction au solfège, on va dire... Mais bon, après la première année, je suis revenu auprès de mes parents pour pouvoir commencer l'accordéon. Non non, il fallait encore faire une deuxième année; je n'osais pas tellement dire que la prof ne m'appréciait pas et donc, j'ai continué encore une année avec elle. Après cette deuxième année de flûte, j'ai encore une fois demandé à pouvoir commencé l'accordéon. J'étais entre mon 8e et mon 9e anniversaire. Oui, je crois que j'avais déjà des idées un peu fixes qu'il était difficile de me sortir de la tête.
Entre temps, j'avais aussi commencé à chanter dans la chorale d'enfant; ça faisait déjà deux ans et on avait déjà chanté une fois à la télé pour l'étoile d'or (je me souviens encore de la chanson qu'on avait chanté)! La chorale d'enfants rassemblait des enfants de toute l'école primaire, c'est-à-dire en gros de 6 à 13 ans. J'en ai fait partie aussi longtemps que j'ai pu, c'est-à-dire durant mes six années d'école primaire. Après la chorale d'enfant, c'était la maîtrise de l'école secondaire: la suite logique! J'en ai fait partie durant mes trois dernières années d'école obligatoire. Après ça, le choeur du collège durant deux ans... Ensuite, j'ai fait une petite pause avant de prendre des cours de chants individuels, avec deux ou trois petits concerts, mais là, il y a eu un petit goût amer à cause d'une certaine obligation à prendre ces cours, ce qui m'a ensuite éloigné du chant: j'aime encore chanter, qu'on ne s'y détrompe pas, mais je n'apprécie plus la contrainte de chanter des choses qu'on nous impose...
Outre le chant, après ma deuxième année de flûte, je réessayai auprès de mes parents pour commencer l'accordéon. Et là, la réponse a enfin été positive! :-) J'ai donc commencé des cours d'accordéon. Je me souviens très bien de l'odeur de cet accordéon qui m'était loué par mon prof; je me souviens de l'odeur tout à fait particulière du cahier qui servait de méthode. Au début, j'avançais relativement vite (pas besoin de faire l'introduction aux rythmes et au solfège, avec les trois ou quatre ans de cours avant! comme quoi c'était quand même utile). Puis, j'ai eu un moment de baisse de régime: il fallait travailler mes morceaux alors que mes copains jouaient dehors (avec mon frère, on devait être à peu près les seuls enfants du quartier à faire de la musique). Pas trop envie... J'ai donc joué de mon imagination pour pouvoir m'évader par la fenêtre tout en faisant croire à mes parents que je répétais assiduement. C'était sans compter la vigilance de mon papa (bon musicien) qui a remarqué que je faisais les mêmes fautes que la veille... Oups... je me suis pris une bonne engueulée, comme on dit... Il y a eu des années où j'avais envie d'arrêter, mais mes parents m'obligeaient toujours à terminer l'année en cours; à la fin de l'année, j'avais toujours une grosse motivation à continuer et du coup, je recommençais l'année suivante. Un jour, j'ai eu envie que tout cela change: j'ai eu envie de me donner là-dedans et j'ai donc mis les bouchées doubles. J'ai rattrappé plusieurs années de non-travail en quelques mois. Mon prof d'accordéon était abassourdi de ce changement, mais il en était très content parce que je prenais enfin du plaisir en permanence. C'est vrai que j'avais un énorme plaisir à prendre de nouveaux morceaux, à écouter les tonalités. On discutait, avec mon prof, des accords, des variantes qu'on pourrait faire, de ce que ça changerait au morceau, j'adorais ça! Je pense que c'est aussi dû aux très bons cours de musique que j'ai eu au collège, avec en plus un soutien incroyable de mon prof d'accordéon qui m'a donné le goût d'aller plus loin dans la lecture des partitions: ces petites billes noires et blanches, queutées ou non, alignées sur deux ou trois séries de cinq guides n'étaient pas seulement là pour faire joli, elles commençaient à me parler, à construire une véritable histoire avec moi. Je leur parlais et elles me parlaient dans un langage que personne d'autre ne pouvait comprendre: je partais alors avec elles dans un autre monde, un monde où tout était beau, même si tous les sentiments du vrai monde pouvaient s'y trouver; même la tristesse devenait belle!
Après une grosse dizaine d'années de cours d'accordéon, j'ai dû arrêter les cours, avec grand regret d'ailleurs. ça fait maintenant 7 ou 8 ans que je n'ai pas repris de cours, mais je continue à jouer, plus ou moins régulièrement (il faut dire que je n'aime pas jouer en public). Il y a trois mois environ, j'ai repris contact avec mon ancien prof. Il ne donne plus que quelques cours, mais je lui ai demandé s'il serait envisageable de reprendre des cours avec lui, histoire de revenir à un bon niveau et de continuer à avancer... Il avait l'air tout content... ça m'a fait plaisir. Comme c'était juste avant le déménagement, il m'a proposé de se recontacter après et d'envisager la forme des cours... Je suis peut-être un peu bête, mais je n'ose pas reprendre contact avec lui: j'ai peur de lui forcer la main. Peut-être devrais-je demander à quelqu'un d'autre? peut-être devrais-je demander à un nouveau prof? Je n'en sais trop rien, mais ce que je sais, c'est que j'ai de nouveau bien envie de jouer et de jouer de nouvelles choses!